dimarts, 19 d’octubre del 2010

MIRA QUE LI TINC MANIA AL PAIO AQUEST, HE? SERA QUE PER A MI ES UN DELS CANTANTS QUE M'HA INFLUÏT MÉS ELS ÚLTIMS DEU ANYS

16/03/2009

Alain Bashung (1947 - 2009)

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« Emotions censurées j’en ai plein le container
J’m'accroche aux cendriers m’arrange pas les maxillaires
Section rythmique section d’combat effets secondaires
C’est quelles séquelles c’est tout c’qui m’reste de caractère
Tête brulée j’ai plus qu’à m’ouvrir le canadair
N’essayez pas d’m'éteindre j’m'incendie volontaire
A l’analyse il r’sortirait que j’suis pas d’équerre
Vol de nuit sur l’Antarctique j’attends la prochaine guerre
Jamais d’escale jamais d’contact avec l’ordinaire
Perdu la boussole le compas erreurs volontaires
Frôler des pylônes des canyons frôler l’éphémère
Si tu touches si tu t’craches  tu rentr’ dans le légendaire
Réalité réalités punition exemplaire
Si c’est pour jouer les fugitifs moi j’suis volontaire
Volontaire
»

De sa belle mort


«Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble…» : Ainsi saluait Bashung, en 2003, récitant Villon dans une «Anthologie de la poésie française» bien étrange à réécouter à présent.

La mort qui «ne surprend point le sage» («Il est toujours prêt à partir») n’a pas été chienne avec l’ami Bashung, elle lui a offert trente ans de sursis, de carrière unique ; et à nous 30 glorieuses de compagnonnage binaire, de Libération chanté.

De Gaby 79 au saut 2009, le quotidien de Sartre et le rock de Bashung ne se quittent pas. A un point d’intimité fusionnel. La petite chanson du réveil et la berceuse du soir, l’air du spleen léger, corps et âme, guerre et paix, entre Gainsbourg et Faithfull, c’est l’ami Bashung.

Cœur solitaire à gauche, charmeur, fumeur alcoolo sans feu ni lieu, rêveur kamikaze comme nous mieux que nous, il aura fait notre époque à coups d’airs du temps. De Bijou, bijou à Osez Joséphine, de Ma Petite Entreprise en What’s In A Bird, de C’est comment qu’on freine à Lavabo ou le Chat, de Madame rêve à Reviens va-t’en, sans trêve, tout de lui nous parlait, le journal disait tout de lui.
Touche pas à mon pote, c’était lui, bien sûr textuellement, immigré de l’intérieur, enfant prolo naturel de père kabyle et mère bretonne élevé en Alsace comme bâtard par un beau-père boulanger, dans la rumeur en écho des bombardements de la dernière ; lui, portant keffieh au cou à la Gaza, plastronnant légitimement, en «brigand» d’opérette : «Je serai toujours cet étranger / Au regard sombre / Un rebelle dans vos villes de contraste…» Vedette de notre commémo discographique 68-88 L’album de nos 20 ans, il illustrait encore notre Spécial Libé 30 ans, très emblématiquement déjà, venant faire la retape «live» sur les Champs-Elysées à notre mémorial ; encore et toujours de toutes nos «opérations», crises, cycles, passions, porte-voix et emblème parfaits. Et vice versa. Pour le typer, un article le sacrait «la Force tranquille du rock français», par référence irrévérente à son pendant pharaonique Mitterrand ; le titre lui reste comme de bien entendu. Et l’intéressé, en une autre occasion, nous confiait une nuit que c’était à la lecture de nos articles sur lui qu’il se comprenait, et sa musique. Complexe connivence.

Pas une de ses sorties, qui ne nous ait ainsi trouvés mobilisés, au fil des âges, pas un album de Bashung qui ne rejoigne au fur et à mesure notre fond, qui ne nous identifie, générationnellement, culturellement - cahin-caha. Un peu pionnier, immémorial, adoubé par Gene Vincent sur les bases de l’Otan 1963, un peu décadent bowien, manouche punk, chaînon manquant rêvé entre Johnny (qu’il invoquait en «Excuse-moi partenaire» et qui reprit Vertige de l’amour), entre Ferré et Cure, new wave, pré-techno robotique, cet esthète acteur transformiste nous aura vivifiés sans répit, inspirés et aspirés.

Jusqu’à la dernière leçon de style du pas sans faux pas. Saisi au vif il y un an et demi, Bashung nous présente son cancer comme un SDF et le traite dignement, en disque, scène, tournée de rappels, en ultime échange de bons procédés. Communion profane, sans pathos, sans relâchement stylistique. Dandysme oblige («obligation d’incertitude»).L’expérience consommée, reste à écouter l’ami Libé amoureux de Baby Blue conclure, avec le voyou Villon des Frères humains qui après nous vivez, de quelque au-delà binaire : «Adieu chers compagnons, adieu, mes chers amis / Je m’en vais le premier vous préparer la place.»
Bayon

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2 comentaris:

  1. Doncs mira que jo que sempre he estat una mica o un molt afrancesada amb la qüestió musical, no el coneixia fins que tu me'l vas fer arribar.

    Ara ja el conec i l'escolto. Ara en aquest moment el porto al cotxe, i el vaig sentint i escoltant, músiques i lletres.

    Com que li tens mania? :)

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  2. No dona! mania cap , una gran admiració, i que no em passa la pena que va marxar... el que passa és que com el poso molt sovint penso que algú dirà pels seus endins, que li ha agafat al Tena amb aquest tiu, que no para de posar-lo... A mi tant se me'n fot, de fet també m'agrada molt la Perry i es unaltra cosa molt diferent i l'Adagio de Barber em posa en transit.i el setí me fa trempar com un sàtir, per que ma cosí el posava cada matí quan jo encara feia el ronso sota els llençols i llavors era molt jove jo i s'em va crear un reflexe condicionat... Que hi faré, sempre entre la música i la poesia bifid, bicèfal,ambidestre, mai però, simètric.La simetria em posa malalt... Argggggg!!!una cosa perfecta ... quelcom més inhumà que una cosa perfecta?

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